Température de couleurs
Chroniques de Nanjing / 5 juin 2012
Vue de nanjing (depuis ma chambre d'hôtel) / juin 2012
Je me souviens d'une réflexion que je n'avais, à l'époque, pas vraiment comprise.
J'accompagnais alors un ami chinois qui visitait l'Europe en général et la France en particulier. Alors que je le conduisais à travers l'une des régions que j'adore (le massif et le parc régional du Pilat entre Lyon et saint Etienne), je m'étonnais de le voir s'esbaudir à la vue de paysages parfois quelconques et faire stopper la voiture pour contempler des paysages qui ressemblaient à ceux alentours. Il me parlait sans cesse de la lumière et de la qualité des couleurs. Observait la couleurs des feuilles, de l'herbe.
J'acquissais poliment, tout en pensant naïvement que les couleurs sont les couleurs et que, si celles-ci peuvent légèrement varier en fonction de la luminosité, elles restent partout les mêmes. Je me trompais. Je l'ai compris en arrivant dans cette province du Jiangsu.
Nous sommes ici en climat subtropical ; la température est très élevée en cette saison, tout comme le taux d'humidité. Un impérturbable voile nuageux masque le soleil agissant sur lui comme un filtre diffuseur le ferait sur un projecteur. Les contrastes sont adoucis et les couleurs tamisées, moins franches. Je comprends mieux une certaine peinture Chinoise avec ses paysages ton sur ton et ses camaieux d'ocres.
La qualité de la lumière n'est pas la même, les couleurs sont autres.
A moi de m'esbaudir...
ghyslain bertholon