Chroniques de Nanjing (3)
Jeudi 24 novembre 2011
Le workshop roule bien maintenant. Les étudiants semblent heureux d'être là. Notre groupe a gagné encore 5 élèves, arrivés sur les conseils de leurs amis. Je prends ça pour un encouragement mais ne peux plus accepter d'autres élèves afin de préserver le bon déroulement de l'atelier.
Nous enchaînons les travaux autour de la figure du crâne, passons du noir et blanc à la couleur, de la couleur au volume, en passant par la photo. Tous ces exercices de première semaine ont un pour but de préparer les étudiants au travail à venir : la réappropriation de l'objet (le crâne) et la création d'une pièce personnelle et surtout, comme je ne cesse de le leur répéter, d'une oeuvre faisant sens !
Ils sont, pour la plupart, de bons techniciens et peuvent sans problème reproduire une image ou un volume. Je leur demande de laisser provisoirement leurs techniques à la porte de mon atelier, de réfléchir aux idées qu'ils souhaitent défendre, de se concentrer sur la liberté offerte d'un discours personnel.
A la pause, deux étudiants nous apportent, à Bin et moi, de ces succulentes ignames cuites au four. Chose amusante, tous mangent et boivent (de l'eau tiède !) pendant l'atelier. A longeur de journée. C'est fait, je suis passé en mode chinois et trempe à longeur de temps mes feuilles de thé vert d'eau (presque) bouillante.
Les étudiants au travail / Vues de l'atelier / Nanjing 2011
Vendredi 25 novembre 2011
Bin et moi réfléchissons à mon nom Chinois, le mien étant ici parfaitement imprononçable. Il l'est de toutes façons en France aussi où j'entends régulièrement Guylin, Guiselin voire Sylvain plutôt que ghyslain (prononcer gisslin, à la Belge tendance prolo).
J'abandonne de suite mon nom de famille et nous nous concentrons sur mon seul prénom :
Gi/sslin
Gi/sse/lin
Tchi/sse/Lan
Tchi/ssi/Lan
Tchi ssi lan
Reste à trouver les caratères chinois correspondant et surtout faisant sens.
Parc à proximité de l'école / Nanjing 2011
Samedi 26 novembre 2011
Je ne me suis, jusqu'ici concentré que sur mon travail avec les étudiants. J'ai pourtant, en plus du workshop et de sa présentation publique, une exposition à Sanjinag University. Et ça c'est pas petit comme disent mes amis africains ! Il faut vraiment que je commence la prodution des oeuvres, ma suite de Poézies Chinoises. C'est une exposition importante, ma première véritable exposition en Chine. Sans oublié que j'ai invité mes amis et artistes Guillaume Baychelier et Nicolas Rubinstein dans l'aventure !...
Mais aujourd'hui c'est visite et balade autour de Nanjing. L'école met à ma disposition une voiture avec chauffeur. Un luxe dont je compte bien profiter pour connaître, un peu moins mal, ce tout petit coin de Chine !
Au programme : Visite, à une heure de voiture environ (si l'on excepte les bouchons à l'entrée et à la sortie de la ville) d'un site historique où trône les vestiges d'un tombeau pharaonesque (sic) de l'époque Ming (à vérifier!), retour à Nanjing et déjeuner au Jiming Temple. Un lieu de culte boudhiste tenu par des moines femmes. Le restaurant végétarien nous offre une alternative aux proétiènes animales grâce à un ingénieux cocktail de toffu et de légumes. Je me régale en profitant de la vue panoramique sur la ville. Pour finir, visite d'un immense parc au pied des remparts de la ville. Fin de partie, je rentre à l'hôtel ! Je suis sur les genoux et heureux de l'être.